L’homme est donc ainsi fait qu’il faut qu’il se dépasse :
Il veut aller plus loin, il veut grimper plus haut,
Toujours ailleurs il faut qu’il plante son drapeau
En courant le risque de tomber dans l’impasse.

Il faut sans cesse qu’il se lance des défis,
Il veut se transcender tout en s’outrepassant,
Il veut toujours un plus pour être plus puissant,
Courant après le temps qui jamais ne suffit.

Sur le plancher des vaches, regardant la lune,
Il s’est dit qu’il fallait qu’un jour il la décroche,
La chance a bien voulu que, sans une anicroche,
Il puisse y alunir un jour de pleine lune.

Qu’elle fût à demi et il l’aurait manquée :
Le défi qu’on se donne est toujours dangereux,
Et à chercher un plus on échoue, malheureux,
En manquant une proie que l’on aura traquée.

Du "divertissement"* vient le malheur du monde
Et de ce que l’homme ne peut être en repos,
Car à faire tourner son vieux moteur plein-pot,
C’est de son insolence qu’en tout il l’inonde. (15/08/15)

* Bl. Pascal. Pensées -139