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L’irresponsable fuite en avant de la macronie aux abois

, par  irioufol , popularité : 5%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Valérie Hayer a osé. Elle non plus n’aura pas de limites. Samedi, à Lille, la tête de liste Renaissance aux européennes a repris l’injure des trolls marconistes qui inondent les réseaux sociaux sur la guerre en Ukraine : « Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban- (…) Nous sommes à Munich en 1938 ». L’esprit munichois, c’est-à-dire le choix de l’apaisement face à l’ennemi, rode assurément. Mais s’il doit être déniché, c’est au coeur du pouvoir aux abois, capitulard face à l’islam conquérant et à son économie liée à la drogue. La même Valérie Hayer, interrogée le 4 mars sur le point de savoir s’il y avait trop d’immigration, avait répondu : « Je…J’attends la position des acteurs économiques ». La nation se fracture, l’école s’effondre, l’insécurité se généralise, les cartels criminels imposent leur loi, mais le parti présidentiel continue d’être à l’écoute exclusive des intérêts financiers. Emmanuel Macron reste l’obligé des faiseurs de roi qui l’auront soutenu dès 2016 dans son ascension vers le pouvoir. L’euphorie du Cac 40, qui a crevé les plafonds le 7 mars, est d’ailleurs venue saluer sa politique pour les riches. Est-ce pour faire oublier ses échecs intérieurs que le chef de l’Etat agite aujourd’hui, outre des sujets sociétaux à la mode, la guerre contre Poutine ? Emettre cette trop grossière hypothèse fait honte. Pourtant : tout démontre que Macron veut artificiellement placer l’Ukraine au centre du débat électoral, afin de feindre un courage qu’il n’a pas.

Le « no limit » n’est pas propre à Hayer. Le président a lui-même théorisé cette fuite en avant irresponsable, jeudi dernier à l’Elysée, devant les représentants politiques : il ne se fixera « aucune limite » ni « aucune ligne rouge » dans le soutien de la France à l’Ukraine. C’est à peine si le démenti du ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, a été entendu le lendemain, assurant qu’il n’y aura « pas de troupes au sol combattantes » alors que le président avait laissé entendre l’inverse. Or rien n’est plus dangereux qu’un chef d’Etat immature qui choisit d’instrumentaliser le risque de guerre nucléaire pour espérer limiter une défaite électorale et une humiliation personnelle. « Ne laissez pas entrer les nationalismes », a-t-il enjoint à son gouvernement le 6 mars. « Ils étaient déjà la guerre, ils sont désormais la défaite face à la Russie ». Mais quelle plus belle illustration de la crise de l’intelligence politique (blog de mercredi) que ce recours à la reductio ad hitlerum, usé jusqu’à la corde ! En mai, Macron avait recadré Elisabeth Borne, qui avait qualifié le RN d’« héritier de Pétain ». En laissant Hayer traiter les opposants à la guerre de « munichois », il fait pire encore dans la bêtise historique. Poutine est un détestable autocrate, soit. Mais ce n’est pas Hitler, et le collaborateur nazi Bandera a son nom et ses statues en Ukraine. Mardi et mercredi, les parlementaires vont être invités à voter sur l’accord de sécurité conclu le 16 février entre Macron et Volodymyr Zelensky. Les députés et sénateurs oseront-ils dénoncer le jeu de dupes mené par Macron, dans son seul intérêt ? La décence, elle, a des limites.

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