On revient toujours à ses premières amours,
Elles nous ont marqués comme pour un "toujours",
Et de l’éclosion de nos tendres sentiments
Renaît encor le feu d’un étrange tourment.
C’est l’effleurement d’une main aventureuse,
La crainte d’une fin trop vite malheureuse,
L’audace d’un baiser souvent mal ajusté
Et le sourcil froissé et comme dépité.
C’est la fièvre des nuits de rêves agitées,
L’impuissance des mots jetés comme en pâtée,
Et les réveils brûlants aux matins enfiévrés
Où s’esquisse l’espoir d’en être délivrés.
C’est aussi la candeur de regards échangés
Où la lumière luit pour pouvoir s’y piéger,
Le chatoiement d’une mèche flottant au vent
Comme une balise pour aller plus avant.
Nos amours de jeunesse nous laissent la trace
De la fragilité d’une vaine cuirasse :
Se referme le piège qu’on voudrait rouvrir,
L’illusion de l’espoir ne fait que rabougrir. (11/06/16)