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Pourquoi la mort du père Jacques Hamel est-elle si singulière ?

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Père Hamel: des milliers de personnes

Je regardais distraitement - je sais, c’est pas bien - les obsèques du père Hamel en la cathédrale de Rouen et me disais : " Tout de même, les familles de l’attentat de Nice doivent se sentir un peu abandonnées ". 

Qu’a donc fait le père Hamel pour que son histoire, sa mort et sa dépouille soient ainsi honorées ? Il est mort dans des conditions atroces. Comme toutes les victimes de Nice. Il est une victime de ces terroristes musulmans. Comme toutes les victimes de Nice. Il était Français. Comme la plupart des victimes de Nice. Il était prêtre, c’est tout aussi honorable que commissaire des Douanes Françaises, facteur ou retraité. 8 jours à peine séparent cette mort des 84 destins brisés de Nice. La France entière et sans doute une partie du monde connaissent et retiendront désormais le nom de Jacques Hamel mais personne pour se souvenir du nom des victimes de Nice, si ce n’est leurs familles. Il y eut le Bataclan et Nice mais pas de fleurs à la grille de l’église de ma ville, il y en avait tout plein ce matin. On se souviendra du père Hamel, on a déjà oublié Stéphane Albertini, Elodie Breuil, Romain Didier, Germain Lyon ou Robert Marchand et tant d’autres, tous tués à Paris le 13 novembre ou à Nice le 14 juillet. Alors ? Pourquoi tant d’hommages officiels ou spontanés pour le père Hamel et, déjà, l’oubli des victimes de Nice ou de Paris ?

Y aurait-il une gradation dans l’horreur, " un raffinement dans l’horreur " comme l’évoquait ce tartufe de BHL qui ferait que la mort du père Hamel serait plus atroce que celles de toutes les autres victimes du terrorisme. Je ne peux m’y résoudre.

Et pourtant.

Le père Hamel est une victime à part du terrorisme. Il a été lâchement assassiné pendant l’office qu’il célébrait, tout revêtu de ses habits sacerdotaux. Il avait 86 ans, je crois. C’était un prêtre, c’est donc en quelque sorte un dignitaire de l’Eglise catholique qui a été tué. Il était un représentant de la religion majoritaire en France. Un baptisé comme des millions et des millions de Français depuis des siècles. L’un de ceux qui ont baptisé, marié ou enterré tout autant de Français depuis tout aussi longtemps. En l’assassinant, les terroristes ont blessé tous les catholiques de France, tous ceux qui sont consciemment ou pas attachés à nos racines chrétiennes, à nos églises, nos petites chapelles et nos calvaires de bord de route. Comment pourrais-je aller, bientôt, à Saint Etienne, sans penser à Jacques Hamel ? Avec sa mort, c’est notre Histoire qui est atteinte. Sa mort a donc une portée historique - depuis quand n’avait-on pas assassiné un prêtre en France pour des raisons autres que crapuleuses ? - mais aussi une dimension symbolique.

Sa condition de prêtre catholique en fait aussi le " révélateur " d’une guerre de religion que certains ne veulent pas voir, préférant parler de guerre contre le terrorisme. Radicalisés de fraîche date ou pas, ceux qui l’ont tué, l’ont fait au nom d’Allah, au nom d’un Islam que certains nous présentent comme dévoyé. Dévoyé ou pas, dans l’esprit de très nombreux Français, c’est l’Islam qui a tué un catholique, prêtre de surcroît. Deux religions se sont ainsi affrontés, un instant, à St Etienne du Rouvray et cette fois-ci encore, après Toulouse, Paris, Dijon, St Quentin Fallavier et Nice, pour n’évoquer que la France, c’est " l’Islam " qui a gagné. Pouvons-nous supporter cette nouvelle défaite ? La mort du père Hamel serait-elle l’étincelle tant redoutée qui mettrait les Français dans la rue ? Sa mort ne serait-elle pas l’occasion pour que le rejet de l’Islam, que je crois très profond en France, bien plus que le rejet de l’immigration, s’exprime enfin aux yeux de tous ?

Il semblerait que la colère se fasse de plus en plus présente, pas un jour sans que l’on évoque une hypothétique (?) guerre civile - civile ou, in fine, de religions ? - et à écouter nos politiciens mais aussi les autorités religieuses, la menace et la crainte de graves troubles sont de plus en plus flagrantes. Il suffit pour s’en convaincre de les écouter ou de les lire depuis la mort du père Jacques Hamel. Branle-bas-de-combat à tous les niveaux de la République, appels pressant comme jamais à la refondation d’un Islam de France, à l’unité nationale, à la concorde, au calme, au padamalgam, au pardon... Comme jamais, il me semble. Même les musulmans sont invités, une première, sans trop de succès, à entrer dans nos églises pour prier et partager un instant de recueillement... 

Voilà pourquoi dans la longue, trop longue liste des victimes du terrorisme la mort du père Jacques Hamel est singulière : elle est historique et symbolique, mais plus encore, elle nous explose à la figure : un prêtre a été tué par des musulmans ; " Le Christ a été tué une nouvelle fois " m’a dit une connaissance ce matin près des grilles de l’église de ma ville. Je parierai qu’elle y a laissé des fleurs.

Folie passagère 3260.
Père Hamel: des milliers de personnes
D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2016/08...