Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Qui veut encore se faire enfumer par les Socialistes ?

, par  NEMO , popularité : 8%
NJ-Ile de France

Les socialistes se prennent une raclée… donc la République est en danger ! Rien de moins. Et Désir et Ayrault, les apprentis prestidigitateurs de la Gauche morale, d’en appeler au « pacte républicain », dont personne ne sait en quoi il consiste exactement, sinon qu’au final ce sont non seulement des socialistes qui se retrouvent au pouvoir, ce qui peut à la rigueur se concevoir -il y a quand même des électeurs qui votent pour eux-, mais aussi des verts qui ont à peu près autant d’élus que d’électeurs, et même des communistes dont on croyait l’espèce disparue depuis près de 30 ans.

Aussi, comme le deuxième tour des municipales est dans deux jours, et pour ceux qui se laisseraient encore impressionner par cette fumisterie de « pacte » et de « République » à la sauce socialiste, je me suis replongé dans mon vieux cours de droit constitutionnel. On ne sait jamais, si ma tribune contribuait à ramener dans le droit chemin une seule brebis égarée…

__3__

Commençons par le « pacte ». Un pacte, ne vous y laissez pas prendre, bonnes gens, n’est pas systématiquement glorieux. Un pacte ne consigne pas forcément l’entente des forces du bien contre les forces du mal. Un pacte, ce n’est jamais qu’un contrat entre des individus qui pensent, chacun de son côté, tirer un bénéfice substantiel de son « arrangement ». Le projet commun peut être vertueux, mais il peut être aussi scélérat. L’histoire nous l’a d’ailleurs maintes fois démontré, il n’est pas rare que dans un pacte, il y en ait un qui essaie d’entuber les autres, ou mieux, que tout le monde essaie d’entuber tout le monde… Voir premier paragraphe (et le dernier avatar socialiste : le pacte de compétitivité).

__3__

Venons-en à la « République », dont les valeurs seraient tellement vitales que seul un pacte pourrait nous sauver du mal, hé bien, la république, je vous le dis sereinement, ne présente pas en soi de vertu qui nous contraindrait à une prosternation béate. La République est un régime politique non héréditaire, généralement électif (avec plus ou moins de personnes admises à voter : oligarchies, suffrage censitaire, droit de vote des femmes etc…) en opposition au régime monarchique, lequel, lui, est représenté par un monarque (roi, prince, duc, évêque…) héréditaire. Signalons, pour remettre la « République » à sa juste place, que pendant la 2ème guerre mondiale, c’est la monarchie anglaise qui a mené en première ligne le combat pour la liberté contre le totalitarisme de la République Hitlérienne… Vous admettrez que quand ces braves gens accusent le FN d’être un parti anti-républicain, il y a de quoi rire.

__3__

Ainsi, pacte et République ne portent aucune « valeur » spécifique, si on oublie de leur ajouter la démocratie… Avez-vous noté combien nos « républicains » de cirque semblent avoir oublié jusqu’à l’existence de ce mot ? Ne serait-ce pas parce qu’il les gêne un tantinet ? Ne serait-ce pas parce que la démocratie, comme l’a si bien définie Abraham Lincoln, c’est, ou cela devrait être, « le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple » ? Dans une vraie « Démocratie », le peuple décide, par son bulletin de vote, de ce qu’il faut faire, et ses représentants élus exécutent au nom du peuple et pour son compte les décisions qu’il prend...

Sauf que, chez nous, la "démocratie", ce n’est pas tout à fait cela… Le suffrage majoritaire à deux tours, qui est le mode d’élection choisi pour la constitution de la Vème République, fait que la décision absolue du peuple est représentée par la moitié des électeurs + 1. La conséquence en est que n’ont le droit d’exister que les partis ou les coalitions de partis qui approchent les 50% de suffrages, et que sont exclus du jeu démocratique les partis qui n’entrent pas dans le « pacte républicain »… et leurs électeurs.

Et voilà pourquoi la France d’aujourd’hui, dans laquelle les deux partis dits « de gouvernement » utilisent tous les procédés, jusqu’à profiter de leur pouvoir pour se concocter des lois qui les y maintiennent à l’exclusion de tout autre, n’est plus ni tout-à-fait une République, parce qu’une nouvelle aristocratie y règne en maître, ni réellement une Démocratie, parce qu’une partie de son peuple est exclue de sa gouvernance… Alors lorsque nos duettistes appellent au sursaut républicain, sur le moment, on est pris d’un rire nerveux, auquel succède une rage qui, si elle n’est pas républicaine, pourrait bien s’avérer révolutionnaire ! Et l’on se met à rêver de têtes au bout d’une pique…