En 2021, à Marseille, le président Emmanuel Macron l’avait promis : « À partir de la semaine prochaine nous allons vous donner les moyens d’agir, de pilonner et de rendre certaines situations irréversibles : 500 caméras de vidéo-surveillance, 300 policiers, 150 millions d’euros, 8,5 millions d’investissement en matériel, rénovation de 220 véhicules : nous vaincrons la drogue. »

« Paroles ! Paroles ! Paroles !

Trois ans plus tard c’est la drogue qui a vaincu Emmanuel Macron, de l’aveu même des magistrats du tribunal judiciaire de Marseille, jeudi dernier devant la commission d’enquête du Sénat.

La justice est impuissante, la police est impuissante, il n’y a jamais eu autant de règlements de compte, autant de morts, autant de villes, de quartiers gangrenés et pas seulement à Marseille, des zones de non-droit à Nîmes, réservées aux seuls trafiquants et consommateurs, à Nice, Cannes, pour ne citer que les plus récentes et cela malgré la présence d’un préfet à poigne, certainement le plus redoutable de France : il tente d’expulser les « étrangers », les « mineurs sans papiers » recrutés, mais les tribunaux administratifs s’y opposent, alors que faire ?

Plus de prisons ? Inutile, celle des Baumettes est pleine à 188 % et les trafiquants qui y sont logés poursuivent leur commerce de l’intérieur grâce aux portables et même la drogue y circule librement, et ce constat est identique dans tout le pays.

Plus de justice ? Plus de police ? Inutile, les condamnations sont ridicules et les forces de l’ordre impuissantes.

Analysons la situation : ce n’est pas par plaisir que les trafiquants vendent des drogues, c’est uniquement pour l’argent que cela rapporte, des millions, des milliards, et cet argent que devient-il, comment circule-t-il ?

Prenons le cas de Marseille, les deux principales mafias sont dirigées par des caïds maghrébins installés tranquillement en Algérie ou au Maroc : comment les millions gagnés grâce à la drogue parviennent-ils jusque dans leurs poches ? Il faut bien que cet argent circule quelque part, qu’il soit transféré d’une manière ou d’une autre. On parvient bien à saisir, par exemple, les fortunes des oligarques Russes, à récupérer les milliards des fraudeurs fiscaux, donc… question : « Avec tous les moyens dont disposent nos services financiers comment ne pourraient-ils pas saisir cet argent où il se trouve, où il se cache ? »

C’est par le portefeuille que l’on doit combattre les gros bonnets de la drogue. « Si les bénéfices s’écroulent leur commerce s’écoulera ! »

L’équation est simple : ces millions passent quelque part, banques, paradis fiscaux, transferts de fonds, etc. Il faut les saisir au passage.