DIALOGUE AVEC NICOLAS BOILEAU

« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage »*

  • Une fois me suffit, le trop me met en rage !
    « Polissez- le sans cesse et le repolissez »*,
  • Mais face aux bandits le ministre est policé !

« Craignez-vous pour vos vers la censure publique ? »*
- Oui, les miens ne sont pas de facture biblique
Et j’ai eu à souffrir en parlant de Césaire,
J’en avais dénoncé sa très grande misère.

« [Mais] votre construction semble un peu s’obscurcir,
Ce terme est équivoque, il le faut éclaircir »*

  • Pourtant l’ambiguïté peut faire réfléchir
    Un esprit occupé à tout bien reblanchir !

« De ce vers, direz-vous l’expression est [bien] basse,
Ah ! Monsieur, pour ce vers je vous demande grâce »*

  • Alors je hausserai au moins d’un demi-ton
    Ma colère exercée contre ces avortons.

« Et, pour finir enfin par un trait de satire,
Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire »*.

  • Je laisse aux sots le soin de flatter mes pensées,
    Ma critique leur est toujours bien adressée. (7/11/16)

    * citations extraites de L’Art Poétique. Chant 1