Le français s’appauvrit, la langue est massacrée*,
En empruntant ailleurs on croie qu’on la recrée,
C’est un salmigondis abâtardi d’anglais :
Le lexique devient ramassis de franglais.
Grammaire sabotée jusqu’au plus haut niveau,
L’art oratoire traîne dans les caniveaux,
Il suffit d’entendre « Non ! La France, elle est pas… »
Pour pouvoir éviter de malheureux faux-pas.
Les mots sont raccourcis, on pare au plus pressé :
« Infos, actus, déco »… et le bout éclipsé,
On a tous bien compris, pourquoi s’embarrasser
De vocables entiers qui sont bien émoussés ?
Le subjonctif est devenu conditionnel,
On l’oublie là où il est institutionnel,
Quant à la fameuse concordance des temps,
Qui l’utilise encor, s’il n’est vieux résistant ?
Parler des tics, des « voilà » et aussi des « euh »
Ne ferait que rendre le tout plus nauséeux.
Je plains dans sa tombe Joachim du Bellay :
Sa « défense » a pris un sérieux coup de balai. (16/02/15)
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* cf : Valeurs mutualistes n° 294