Le rapport de la Cour des comptes sur les Jeux olympiques de Paris vient de sortir. Il est sévère mais pas trop envers ces Jeux qui se sont déroulés avec succès et sans véritable problème. Les dépenses publiques ont été chiffrées à 6,65 milliards d’euros : 3,02 milliards pour l’organisation, 3,63 pour les infrastructures. C’est trois fois plus que ce qu’avait prévu le Comité d’organisation (Cojop) – mais une goutte d’eau (moins de 0.2 %) par rapport à la dette publique française (3 416 milliards d’euros). Et, en France, les dépenses qui dérapent, c’est une habitude pratiquement entrée dans les mœurs. Le rapport insiste néanmoins sur le fait que les dépenses fiscales liées aux Jeux ne sont toujours pas connues, malgré les demandes de la Cour, qui avait recommandé de procéder à un chiffrage des exonérations consenties. Notons que les coûts indirects n’apparaissent pas dans son rapport. Rappelons-nous les grèves qui ont précédé le début des Jeux afin que soient distribués de nombreux privilèges à la SNCF, à la RATP et à certaines administrations : primes, augmentation des salaires, plus de congés payés, etc… Elles ont réussi, et tout cela devrait figurer dans les dépenses. Or la Cour n’en parle pas. Ce qui a coûté très cher, selon elle, c’est la sécurité. Plus de 35 000 policiers et gendarmes ont été déployés chaque jour, appuyés par environ 8 500 militaires mobilisés dans le cadre de l’opération Sentinelle. Le montant global s’est élevé à 1,7 milliard d’euros (dont près de 0,7 Md€ au titre des dépenses de personnel), supporté principalement par le ministère de l’Intérieur.
Pour quels résultats ? Il y a eu la beauté, il y a eu de l’enthousiasme, il y a eu des médailles. Mais l’impact sur la croissance est estimé à… +0.07 point du PIB. Les retombées économiques à moyen terme sont incertaines. Et le nombre de touristes a même baissé durant cette période. Les pays qui se disputent l’organisation des grandes compétitions sportives le font la plupart du temps pour attirer l’attention du monde entier, mais Paris et la France n’en avaient pas besoin, leur rayonnement étant – encore – puissant. Los Angeles, Atlanta ou Sydney ont été plus habiles et nous aurions pu nous en inspirer : ces villes sont les seules à ne pas avoir dépassé les budgets prévus. Comment ont-elles fait ? Un des éléments-clés de la réponse : elles se sont appuyées sur le privé pour l’organisation.
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