Le directeur de la Police municipale de Perpignan, Philippe Rouch, a porté plainte en 2023 suite à la parution d’un article dans le journal l’Empaillé. L’affaire sera jugée le 16 octobre au tribunal de Perpignan.
Extrait de "la semaine du Roussillon"
Sebastià Girard
13/10/2025 10:00
En octobre 2023, le journal trimestriel aveyronnais l’Empaillé publiait sous le titre « Purge sur la ville » une longue enquête qui dénonçait la politique menée par Louis Aliot à Perpignan.
Dans l’article, notamment très critique envers la stratégie sécuritaire de la mairie, on peut lire que Louis Aliot avait « embauché un caïd de la police nationale parisienne, Philippe Rouch ».
Pour cette phrase et l’utilisation du terme caïd, le journal devra comparaître au tribunal suite à la plainte déposée par le directeur de la Police Municipale de Perpignan. « On est une petite association, c’est la première fois qu’il y a une plainte et qu’il y a un procès, explique Yann Bureller pour l’Empaillé, on a cherché un avocat qui veuille bien travailler pour pas très cher.
On espère être relaxés, mais il faut bien comprendre que dans cette histoire, la peine, c’est la procédure en cours et le fait de prendre une journée pour aller au tribunal. »
Dans son enquête publiée il y a deux ans, l’Empaillé revient sur le contexte de l’élection de Louis Aliot et sur les trois premières années de gestion de la plus grande ville détenue par le RN.
L’article pointe le soutien de la bourgeoisie perpignanaise, les connexions de la mairie avec des personnages bien connus de l’extrême droite, le soutien au Cercle algérianiste, les attaques contre La Bressola ou Le Fil à métisser, le tout sur un ton antifasciste qui a visiblement fait mouche.
Sans contenir de révélations extraordinaires, l’article de l’Empaillé appuie là où cela fait mal. « En certains endroits dans la plainte, on a été étonnés de voir que le simple fait de rappeler que le Front National comprenait des anciens SS parmi ses fondateurs, ce qui n’est pas une opinion, c’est un fait, a été retenu comme un élément un peu extravagant ou qui montrait qu’on était dans l’excès. »
Pour l’équipe de l’Empaillé, la plainte et la comparution prévue la semaine prochaine au tribunal de Perpignan relèvent clairement de la procédure bâillon.