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L’UMP dans le Doubs : sa tactique était toc… tic tac tic tac

, par  NEMO , popularité : 4%
NJ-Ile de France

Pourquoi diable s’intéresse-t-on à ce point à l’élection législative partielle de la 4ème circonscription du Doubs, dont je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle se situe au trou du c.. du monde, mais pas loin ? Tout simplement parce qu’elle pourrait bien être la répétition générale de la présidentielle de 2017, et la présidentielle de 2017 la réplique de ce qu’il adviendra dimanche. Pour mes lecteurs assidus, j’avais publié, le 11 octobre 2013, une tribune dans laquelle je pronostiquais l’élimination du candidat de ce que nous appellerons « la droite fréquentable » au premier tour : En 2017, ce sera Hollande... ou Marine le Pen. Hé bien nous y voilà, et on n’a pas fini d’en parler.

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Mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de creuser ce qui se cache derrière le « ni-ni » de l’UMP, et d’en évaluer avec vous les conséquences.

Il me semble qu’au soir du 1er tour, l’UMP, éliminée, avait le choix entre trois options, en plus de ne rien dire, naturellement, mais cela, pour un politique, c’est inenvisageable :

La première, exigée par le PS, et prônée, à titre personnel, par les « socialo-compatibles » de l’UMP : « faire barrage à la bête immonde », empêcher à tout prix, au nom de la République et de la Démocratie en danger, qu’un troisième député, d’un parti qui ne recueille après tout qu’un petit tiers des suffrages des électeurs Français (mais sont-ils réellement dignes d’être Français, ces électeurs-là ?), vienne souiller les bancs de l’assemblée Nationale. D’où l’appel vibrant et solennel à reconstituer ce fameux front républicain qui est à la sauvegarde de la France ce que la ligne Maginot fut à l’invasion allemande, le ridicule en plus. Avantage majeur, cette option courageuse eût été applaudie frénétiquement par nos grandes consciences. Inconvénient, elle eût conforté dans le petit peuple l’idée d’une UMPS décidée à empêcher à tout prix le parti des « Gueux » de plonger lui aussi sa cuiller dans la bonne soupe réservée jusque là à l’aristocratie républicaine.

La seconde, que la « Droite Forte », « FN-pas si incompatible que cela » -, aurait pu proposer si ses représentants étaient pourvus du minimum d’humour sans lequel la vie est d’un ennui mortel…, eût été de « faire barrage aux stalino-fascistes », après tout, c’eût été la réponse (tout à fait justifiable sur un plan historique) du berger de droite à la bergère de gauche. Quel est en effet le vœu le plus cher des socialistes, sinon, comme Staline, ou Hitler d’ailleurs (mais je ne le dis pas, c’est interdit), de créer de toutes pièces une humanité nouvelle, où les gueux de tout poil et de tous sexes seraient égaux entre eux ?
Le hic avec cette option, qui aurait au moins eu le mérite de nous faire rire, c’est que les responsables politiques candidats à la mise à la retraite avec effet immédiat ne se comptent même pas sur le petit doigt d’une seule main. Exit donc la seconde option, d’ailleurs, que je sache, personne au comité central de l’UMP ne s’est risqué à l’envisager.

Il restait donc à l’UMP une troisième option : se laver les mains. Le fameux ni-ni. Bien sûr, nous nous opposons de toutes nos forces au parti de la préférence nationale, du droit du sang, de la xénophobie, de l’islamophobie, de l’antisémitisme, de l’homophobie (ah, merde, j’oubliais que l’homophobie, ça ne marche plus, depuis qu’on sait qu’il y a des élus gays au FN), mais, les yeux dans les yeux et la main sur le cœur, comment voulez-vous qu’on demande à nos militants de voter pour un PS qui divise les Français et plonge le pays dans le chaos ?

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Position de bon sens, me direz-vous ? Je vous prédis que le ni-ni va s’avérer catastrophique pour l’UMP, et cela pour au moins deux raisons :
D’abord, en prônant l’abstention, l’UMP n’aura contribué ni à l’élection de l’un, ni à la défaite de l’autre. Le vaincu ne manquera pas d’accuser l’UMP d’avoir, par son manque de courage ou, c’est selon, son esprit de classe, contribué à sa défaite. Quant au vainqueur, il revendiquera à juste titre une victoire qui ne devra rien à personne sinon à ses « chers » électeurs – vous voudrez bien noter que lorsque le PS se retrouve dans la même situation, il s’empresse d’appeler au vote républicain, ce qui lui permet, avec le cynisme et le sans gêne qui le caractérise, de « mettre sous tutelle démocratique » la victoire de son adversaire.

Ensuite et surtout parce que les électeurs, qui en définitive votent comme ils l’entendent, pourraient bien interpréter le ni-ni comme la marque d’un parti qui n’est plus capable ni de s’opposer clairement quand il est dans l’opposition, ni de gouverner résolument quand il est au pouvoir. A quoi servirait alors l’UMP ?

Beaucoup avaient sorti de la naphtaline leurs habits de deuil pour l’enterrement du Parti Socialiste. C’est l’UMP qui est définitivement morte cette semaine.