Il a l’air arrogant d’hidalgo outragé,
Le menton en avant comme pour se venger,
Matador encorné, cruellement blessé
Dans son orgueil à se voir ainsi offensé.

Il a le verbe haut, car fort peu d’arguments,
La colère rentrée bien douloureusement,
L’AVC au tournant, faute de précautions,
Toujours fragilisé de sourdes impulsions.

Il a son cerveau toujours en ébullition
Et une main qui tremble en joue la partition,
Le toréador sabre les moulins à vent,
Sans savoir où il va, mais allant droit devant.

Le verbe en est haché et haché tout menu,
L’envolée esquissée retombe mise à nu,
Le dossier replié et remis sous le bras,
Il se convainc d’avoir joué le fier-à-bras.

Cervantès eût dressé de lui un beau tableau,
D’un portrait distordu on eût aimé Pablo…
Peut-être au coin du feu, le soir à la chandelle,
Un violon l’emportera-t-il à tire-d’aile. (21/10/15)