C’était dans les années mille neuf cent soixante,
J’avais passé mon bac, j’étais en Faculté,
Quelques envies de fuir se faisaient plus pressantes :
J’ai pris tout à coup un peu plus de liberté.

Il me fallait aller vers d’autres horizons,
D’être dans les amphis me donnait le tournis,
Et je devais me chercher bien d’autres raisons
Pour me donner enfin un peu plus de verni.

J’ai donc alors tenté quelques pays d’Afrique
Et là-bas les odeurs et toutes les senteurs
Alors que l’écolier recevait de la trique,
Me prenaient aux tripes comme en apesanteur.

L’Afrique a quelque chose qui dit autre chose :
Les boubous bigarrés, le Bwiti, les sorciers,
C’est toujours bien plus que le parfum d’une rose :
L’envoûtement sublime jusqu’aux plus grossiers.

Les marchés dispensant des odeurs enivrantes,
La sacralisation de nouveaux quimboisés,
Les explosions de toutes ces fusées migrantes,
C’est ce que je retiens d’un moi recomposé. (30/04/2019)