Pourquoi le président le plus va-t’en-guerre que la France se soit donnée se couche devant l’Algérie ? That is the question.

On ne va pas tourner autour du pot, avaler les explications selon lesquelles notre vénéré président verrait beaucoup plus loin que nous, pauvres gueux, qu’il tire les ficelles du monde entier pendant que nous ne savons que gémir et critiquer. Le fait est là : devant la Russie, Macron montre des muscles (qu’il n’a pas), mais devant l’Algérie, il s’aplatit comme une carpette. Devant cette énigme, les plus fins commentateurs de la vie politique, convertis en psychanalystes de plateaux télé avancent plusieurs hypothèses, que nous allons explorer.

D’abord, il y aurait la repentance sans fin qu’exige de nous une l’Algérie qui n’en finit pas de sombrer. Le16 février 2017, le candidat Macron, invité en Algérie, ne manqua pas de sacrifier au rite habituel : « la colonisation est un crime. C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » Récemment, le président Algérien, qui sait compter, nous a rappelé que comme nous avons colonisé l’Algérie pendant 130 ans, nous devons nous repentir pendant 130 ans, soit 2025-1962=63 ; 130-63=67 ; donc encore 67 ans à tirer avant la quille, sauf que, au train où ça va, d’ici-là il n’y aura plus de Français de souche pour se repentir, il faudra que ce soit les Français « créolisés » qui prennent le relais, dont bon nombre d’origine algérienne. Vous voyez le tableau ? Des algériens qui se repentiraient du mal que les Français ont fait à l’Algérie, laquelle, au train où elle s’enfonce, aura aussi disparu.

Et puis il y a la sainte trouille de nos gouvernants : avec l’Algérie, il faut y aller sur des œufs pour ne pas provoquer les « français d’origine algérienne » qui vivent en France. Bon, d’abord de deux choses l’une, ou bien ils sont parfaitement Français, comme on ne cesse de nous le répéter, et il n’y a pas de raison qu’ils ne se sentent pas aussi humiliés que les « souchiens » par les provocations de l’Algérie, ou bien ils applaudissent l’Algérie, et on peut raisonnablement se poser la question de leur appartenance réelle à la communauté française. Comme je ne doute pas que ce soit la première hypothèse qui est la bonne, il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter, et nous n’avons rien à redouter de nos compatriotes d’origine algérienne si nous décidons de taper du poing sur la table algérienne.

Il y aurait bien aussi l’idée que notre chef suprême voudrait s’attirer le vote « franco-algérien », mais je balaie d’un revers de main cette explication pour une bonne raison : aussi bas que Macron se courbe, les électeurs d’origine algérienne continuent à voter Mélenchon à 90%, alors.

Il y a bien une dernière hypothèse, que je n’aborde que les mains tremblant sur le clavier de mon ordinateur, et que je ne cautionne en aucune façon. En 2017, le candidat à la présidentielle qui a disposé du budget le plus élevé pour sa campagne de premier tour, je vous le donne en 1000, est… Emmanuel Macron, avec 16,6 millions d’euros (et encore, c’est une approximation, il aurait bénéficié du travail « bénévole » de consultants de McKinsey, entre autres, de sous-facturations, et autres petites magouilles sur lesquelles la commission des comptes de campagne aurait fermé les yeux), alors qu’il ne bénéficiait d’aucun financement public. La liste des donateurs n’étant pas publique, il est difficile de s’avancer, mais il semblerait que la moitié de la campagne ait été payée -à hauteur moyenne de 10.000 euros- par 800 grands donateurs, en fait beaucoup moins, sachant que dans une même famille, le père, la mère, la grand-mère, le grand-père, etc, peuvent donner… Or, il se trouve que lors de sa visite en Algérie, pendant laquelle il s’était platement repenti, le candidat Macron avait rencontré un aréopage d’industriels et d’hommes d’affaires Algériens, très « intéressés » au business avec la France, et par l’élection d’un président Français très compréhensif… De là à penser que… Je vous dis ça, je vous dis rien.

Dernière minute : la riposte d’une fermeté inouïe de la France après l’expulsion de 12 employés consulaires par l’Algérie aurait fait pschitt : l’Algérie refuse de reprendre ses 12 employés consulaires expulsés par la France (MDR). Pour mémoire, nous avons 2 consulats en Algérie, il y a 20 consulats algériens en France, soit 10 fois plus. Une riposte proportionnée aurait consisté à expulser 10 fois plus d’employés consulaires algériens, soit 120 personnes. CQFD