FR3 a passé samedi dernier un téléfilm, « le secret de la grotte »… Une bouse parmi les autres de la série « meurtres à… », où, sous couvert d’une intrigue policière bancale, concoctée par une production, des scénaristes et des acteurs pétris de bienpensance et de culpabilité coloniale, c’est encore et toujours la France des Français qui est dénigrée, insultée, piétinée. Et, inutile de le préciser, avec l’argent de ces mêmes Français.

Pourquoi est-ce que je consacre une tribune à cette merde ? Parce que, coïncidence, j’avais visité et admiré le fac-similé de la grotte Chauvet une semaine auparavant. Parce que ce téléfilm ne fait pas mystère de s’être servi de la grotte Chauvet pour bâtir une intrigue dans laquelle, sous couvert d’un banal et médiocre récit policier, c’est sur la France « rance » de l’ancien monde que l’on va sinistrement « taper ». Jugez-en : un capitaine de police du SRPJ local, arabe comme il se qualifie lui-même, est amené à collaborer avec « une » capitaine de police blanche, venue en renfort de Grenoble, dans le cadre de l’assassinat de l’un des découvreurs de la grotte. Le grand frère de ce capitaine arabe s’était suicidé 25 ans plus tôt, pendant sa garde à vue, alors qu’il était soupçonné d’avoir assassiné devinez qui, devinez quoi…, les parents de la capitaine de Grenoble. Possible, comme le chantait le regretté Bobby Lapointe dans "From two to two". Après un début plutôt glacé entre les deux capitaines, on n’échappe pas au tendre rapprochement entre ces deux âmes qui ont beaucoup souffert (c’est toujours le même scénariste qui écrit la série, et il ressert toujours le même scénario). Après l’assassinat du deuxième découvreur de la grotte (le troisième était mort peu avant d’un cancer), les deux enquêteurs découvrent que le frère du capitaine arabe n’était pour rien dans le meurtre des parents de la capitaine blanche, et que les trois découvreurs de la grotte étaient de beaux salauds qui auraient pu innocenter le grand frère, parce qu’au moment de l’assassinat des parents de la capitaine, le grand frère découvrait la grotte avec eux (vous me suivez ?) ! Mais que ces salauds de racistes blancs (pléonasme) n’avaient pas voulu associer un arabe (beurk) à leur découverte ! On apprend aussi qu’à l’époque, les gendarmes avaient mené une enquête des plus sommaire sur le meurtre des parents de la capitaine blanche, persuadés qu’ils étaient, ces abominables racistes blancs, qu’avec l’arabe de service, ils tenaient le coupable idéal. Bref, face à la famille de l’arabe, mère admirable, père digne dans la douleur et la honte d’avoir à assumer un fils criminel, petits enfants (les deux filles du capitaine) adorables, que des salauds de blancs. Et le racisme qui sue de tous les murs de Vallon-Pont-d’Arc.
Le message, à peine voilé : les Français de souche sont ontologiquement et indécrottablement racistes, la preuve, ils se sont tous acharnés, les gendarmes les premiers mais pas seulement, sur le pauvre arabe innocent et une famille dont le seul tort était de n’être pas « blanche ».

Mais il n’y a pas qu’une seule saloperie, dans cette daube. Le téléfilm cite et montre nommément, sans même préciser (ou alors je n’ai pas remarqué, ce qui revient au même) qu’il s’agit d’une fiction et que toute ressemblance etc…, une grotte dite Chauvet, son fac-similé la grotte Chauvet 2, et les 3 découvreurs, ce qui correspond à une réalité, sauf qu’il accuse clairement ces derniers d’avoir caché la présence à leur côté d’un quatrième spéléo, parce qu’il était arabe. Les scénaristes imaginent (j’insiste !) que l’assassinat (tout aussi fictionnel) des parents de la capitaine avait eu lieu le jour et à l’heure de ce soir de décembre 1994 où la grotte fut découverte. Et donc que les trois découvreurs auraient pu facilement disculper leur camarade, mais qu’ils ne l’ont pas fait, et sont donc en partie responsables de sa mort.
Jusqu’où une fiction peut-elle réécrire l’histoire pour satisfaire l’idéologie du moment ? Les trois découvreurs, à ma connaissance, sont encore vivants (merci pour eux de les avoir trainés dans la boue), et il n’y a pas eu de meurtre le 18 décembre 1994 à Vallon-Pont-d’Arc. Mettez cette télé-bouse entre les mains de gens à qui on explique tous les jours que s’ils ne sont pas tous ministres ou chefs d’entreprises du CAC40, c’est à cause de la discrimination dont ils sont les victimes, et qu’est-ce qu’on leur donne à conclure : que les Français sont tous racistes (d’ailleurs une émission de France 2 vient de le démontrer avec éclat), et que finalement, égorger des kouffars n’est que le juste châtiment qu’ils méritent…

Quelques remarques :
 ce téléfilm n’a pas pu être tourné dans la grotte Chauvet 2 sans l’aval de ses propriétaires, dont le conseil régional Auvergne Rhône Alpes et le département de l’Ardèche … Ils n’auraient pas lu le scénario ?
 il s’agit d’une production franco-belge. Quand on a dit cela, on a tout dit.
 et une troisième : que les quelques cœurs artichaut qui me lisent ne fassent pas une syncope. Si j’utilise le mot arabe, c’est par contraste et parce que c’est ainsi que le principal protagoniste se qualifie. N’y voyez de ma part aucune intention malsaine... et si j’ai utilisé des qualificatifs plutôt grossiers, ça vient du fond du coeur.